• Shishmaref, le village dévoré par la mer

         Shishmaref, Alaska, Etats-Unis.

         Depuis une quinzaine d'années, ce village esquimau de quelques centaines d'habitants voit ses habitations englouties une à une dans la mer glacée, dévorées par la houle tempétueuse des brèves intersaisons.

         Le village entier va disparaître. Le processus enclenché est inéluctable. Les habitants doivent fuir, plus loin, mais leur avenir demeure finalement aussi incertain.

     

    Shishmaref, le village dévoré par la mer

     

         Le réchauffement climatique, particulièrement observable dans ces régions arctiques, a raccourci de plusieurs semaines le maintien de l'épaisse banquise. Mais outre ce phénomène général dont les hommes sont responsables, du moins ont accéléré dangereusement le mouvement, les raisons de la disparition pure et simple de Shishmaref sont doubles.

     

    Shishmaref, le village dévoré par la mer

     

          D'abord, la banquise qui encerclait le village jouait un rôle protecteur contre l'érosion, amortissant à des dizaines de kilomètres les féroces vagues des tempêtes. En effet, au moment de la fonte, lente et progressive, le village était bien protégé, le temps de passer les dernières intempéries hivernales; de même, au moment de la constitution de cette calote glacière, les rives du hameau étaient vite sauvegardées par le bouclier hivernal.

         Mais le rôle de la banquise absente à des moments importants de l'année n'explique pas à lui seul l'effondrement ravageur du rivage et des maisons qu'il supporte. Car ensuite, c'est le pergélisol, c'est à dire le sol gelé en permanence au moins deux années consécutives, qui se dérobe sous les maisons de bois. Dans ces régions, le terrain composé de strates constituées pour moitié de glace et de l'autre moitié de terre gelée, fond dans des proportions importantes, ce qui rend dangereusement instable toutes les constructions posées sur ces terres. L'allongement de la durée de fonte ne permet pas au pergélisol de se reconstituer en profondeur l'hiver suivant. Ainsi, c'est un plancher de millions d'hectares qui s'éfondre, faisant vasciller tout ce qu'il porte : forêts entières, écosystèmes fragiles, villages et peuples esquimaux.

     

    Shishmaref, le village dévoré par la mer

     

         Les habitants de Shishmaref ont bien tout essayé pour protéger leur hameau mais les coûteuses digues et les aménagements mal conçus sont restés dérisoires face à la nature. Alors, la décision a été prise de déplacer une à une toutes les maisons et de les déposer plus loin, dans l'espoir de ne plus avoir à recommencer. Hélas, la mécanique lancée ne peut pas s'arrêter, il est beaucoup trop tard. Fonte des glaciers et du sol, érosion et avancée de la mer sont bien plus puissantes que la volonté des vieux peuples esquimaux de la planète. Bientôt il faudra se rendre à l'évidence : les habitants de Shishmaref devront déserter à jamais leurs banquises glaciales.

         Dans l'indifférence générale, le peuple esquimau meurt. Devenus américains et donc citoyens du pays le plus pollueur de la planète - l'Alaska est le dernier Etat intégré à l'Union -, ils subissent les conséquences des rejets de gaz à effet de serre de leurs compatriotes.

         Voici deux films pour en savoir encore plus. Le premier présente rapidement le problèmes et les enjeux. On peut le visionner ici. Le second est un documentaire de 52' intitulé "Paradis en sursis, Shishmaref, le village à la dérive".

     

     

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