• Hop ! à la baille, ni vu, ni connu

    Vous pêchez, vous pensez qu'il y a moins de poissons qu'avant ? Vous plongez et il n'y a plus rien à voir ?

    Encore une explication.


         Si vous saviez où vous naviguez, vous n'y pointeriez pas l'étrave... Ce n'est pas un secret mais si vous ne savez pas pourquoi dans votre coin préféré il n'y a plus de poissons, c'est peut-être parce que quelques impuretés toxiques ont tout ruiné.

        En effet, les mers du nord de l’Europe, l'Atlantique avoisinant, la méditerranée aussi, retiennent plusieurs milliers de tonnes d’armes chimiques datant de la 1ère et 2ème Guerre Mondiale, contenant du gaz moutarde, de la chloropicrine, du phosgène, du diphosgène et autres funestes flatuosités que les cerveaux militarisés ont mis au point, avec application, pour anéantir, au gré des courants d'air, les armées ennemies et, accessoirement, des villageois.

         Le problème, c’est que ces grenades, bombes et obus rouillent et vont libérer, en raison de la corrosion leur poison, tôt ou tard, c’est à dire entre aujourd'hui et 2060, si l'on tient compte qu'un obus a une épaisseur d'environ 8 mm et que l'eau rousigue l'acier à raison d'environ 0,1 mm/an.

         On suppose que dans la Baltique les Alliés ont balancé à la mer au moins 13000 tonnes de substances toxiques prises aux Allemands et il semble que 2000 tonnes de cette quantité suffirait à éradiquer toute vie dans cette mer pendant un siècle.

         Mais, pour nous rassurer, les spécialistes, comme Jacek Beldowski de l’Institut océanologique de Sopot, en Pologne, précisent qu’il est «peu probable que toutes les munitions rouillent en même temps » et que le poison  « est moins toxique quand il entre en contact avec l’eau. Une seule chose est sûre : ces prochaines années, la mer Baltique va connaître une nouvelle forme de pollution. »

         Comme on racle de plus en plus les fonds des mers pour y déposer cables, gazoducs, filets, éoliennes, canalisations, les risques sont grands de détériorer les explosifs, et c’est d’ailleurs pour cela qu’il est préférable de ne pas tenter de les récupérer. La situation est donc préoccupante car les solutions sont...inexistantes.

         Selon un journal hollandais, cité par Presseurop, on connaît 31 décharges de ce type en mer du Nord et dans l’Atlantique proche, 64 au large des côtes françaises. La carte, tirée de l'OSPAR (coopération internationale pour la protection de l’environnement marin de l’Atlantique du Nord-Est), vous permettra en un coup d'oeil de comprendre l'ampleur du problème.



         Pour préciser davantage et bien situer les feux d'artifice, il faut savoir que « dans la Baie allemande, non loin des îles des Wadden, 90 tonnes d’armes chimiques ont été déversées, toujours selon Presseurop.

    Dans le Skagerrak, le détroit entre le Danemark et la Norvège, les Alliés ont fait couler au moins 45 navires remplis d’armes chimiques.

    Entre l’Irlande et l’Ecosse, dans la fosse de Beaufort (Beaufort's Dyke), un million de tonnes de munitions ont été mises au rebut, dont des armes chimiques.

    Dans la mer Baltique, on connaît deux grands dépotoirs de déchets toxiques : la zone proche de l’île de Bornholm et le bassin de Gotland, entre l’île suédoise de Gotland et les Etats baltes.

    Dans la mer Méditerranée, la plus forte concentration se situe près de la ville italienne de Bari.

    Une des plus grandes décharges d’armes chimiques dans la mer du Nord se situe au large des côtes belges, non loin de la frontière avec les Pays-Bas. Après la Première Guerre mondiale, les champs de bataille en Belgique ont été nettoyés. Le Paardenmarkt, un banc de sable tout près de la côte, est donc contrôlé chaque année. C’est le dernier lieu de repos d’au moins 35 000 tonnes de munitions, dont environ un tiers de grenades de gaz toxiques ».

         Maintenant vous savez où il ne faudra pas tomber à l'eau, ni plonger, ni pêcher.

         Et pour finir, je ne résiste pas à vous présenter une autre carte, à superposer à la première, montrant les "dead zone" de nos côtes, où l'on ne trouve plus aucune trace de vie animale, en raison de l'eutrophisation.


         Et si on arrêtait d'antifoulinguer à tire-larigot nos petites carènes de  petits plaisanciers de marina ? Car, vraiment, ce n'est pas la peine d'en rajouter.


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