Où l'on apprend que si l'Imprévisible fauche dans son élan les Aventuriers, ils ralentissent à peine.

     Je reviens vers vous, porteur d'une triste nouvelle.

     Lorsqu'on se jette dans l'Aventure on doit s'attendre à ce que le destin vous rappelle à l'ordre. Certes, ce qui m'est arrivé est advenu à tant d'entrepreneurs, tant de navigateurs qui ont dû faire face à des événements imprévus, imprévisibles aussi ! Sans citer de nom je pourrai nommer l'oncle de Pierre Futaille c'est à dire Cornélius d'Appentis qui en 1732 fut condamné aux galères, accusé injustement de meurtre, alors que lui même était armateur pour sa propre Compagnie des Galères Bordelaises, fauché en plein essor, au moment où, enrichi par la fortune, il s'apprétait à traverser le lac Léman en solitaire et sans escale.

     Comme pour lui, le sort m'a mis des bâtons dans les roues :

vous vous rappelez que j'avais adapté la turboréaction à Diogène. Eh bien, au cours du dernier essai, grandeur nature, ma barrique propulsive principale a littéralement explosé. Après la désintégration des hamsters, c'est un second revers qui me surprend dans mon élan. Heureusement, pas de blessés ni de morts.

     Ce n'est, au fond, qu'un petit échec. Ce matin, j'ai décidé d'abandonner la turboréaction. La providence m'a fait un signe. Je reviens à une propulsion naturelle. Je me passerai de moteur.

     Je ferai comme mes cousins, je ramerai quand le vent sera absent. Tenez, puisque j'en parle, voyez-les ces courageux cousins ! Ils ont bien réussi sans moteurs, eux !

     Voici Noémie et Jérémie de Pinsec, réunis sur la Loire avant leur départ pour la traversée du Channel :

     Et un autre cousin, de Québec, François des Francs Français sur la ligne d'arrivée, presque vainqueur de la 1ère régate des Half Tonneaux en 1975 :

     Ma famille illustre sera mon moteur. Dans quelques jours vous pourrez voir à quoi ressemble Diogène. Je vous promets une belle réalisation.

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